Sous l'empire romain, la Bosnie actuelle fait partie de la province romaine de Dalmatie. Après une brève occupation gothique, le territoire devient autonome durant les six siècles suivants. Entre 1180 et 1463, l'indépendance est mise à mal par l'action de puissances extérieures dans la province du sud de Hum (désormais Herzégovine).

Une province de l'Empire Ottoman puis de l'Autriche-Hongrie

Province de l'empire ottoman, la Bosnie Herzégovine a vu la majorité de sa population se convertir à l'islam. Elle servit de première ligne de défense contre les attaques des Ottomans et connut des invasions répétées et des évolutions de son territoire.

Les Turcs sont expulsés de la région après la guerre russo/serbe-turque de 1876. La Bosnie est rattachée à l'empire austro-hongrois par le congrès de Berlin. Un afflux de non musulmans en provenance du nord apporta à la Bosnie une situation proche de la période actuelle, un mélange ethnique. La décision de Vienne d'annexer la Bosnie en 1908 entraîna une succession d'événements qui débouchèrent sur la Guerre des Balkans de 1912-1913. L'événement déclencheur de la première guerre mondiale fut l'assassinat par un révolutionnaire serbe de l'archiduc autrichien Franz Ferdinand à Sarajevo, en juin 1914.

L'empereur François-Ferdinand à Sarajevo, le 28 juin 1914

A la fin de la Première Guerre Mondiale, la Serbie annexe, avec l'approbation des grandes puissances, la Bosnie pour former le " royaume des serbes, des croates et des slovènes ", qui est rebaptisé " Yougoslavie " en 1929. Le démembrement de la Yougoslavie par les puissances de l'Axe durant la seconde guerre mondiale, incorpore la Bosnie dans "l'Etat indépendant croate ", dirigé par le mouvement fasciste Ustasa, avec le soutien de l'Allemagne nazie, de l'Italie et du Vatican. Les Serbes furent mis en minorité numérique à la suite de massacres, auxquels ont parfois participé les musulmans slaves. Sur le terrain, la zone est en proie à une guerre civile qui oppose les forces royalistes chetniques du roi Pierre II et son gouvernement de Londres avec les partisans du parti communiste yougoslave de Tito.

La Bosnie-Herzégovine sous le communisme

En 1945, les communistes prennent le pouvoir et la Bosnie Herzégovine devient une République de la nouvelle fédération yougoslave.

Le communisme sous Tito n'était pas aussi rigide ou contrôlé que dans le bloc de l'Est. Tito était un dictateur bienveillant qui a dirigé l’ancienne Yougoslavie pendant presque quarante ans. Il a été aimé de presque toute la population et continue de conserver une bonne image en Bosnie-Herzégovine. À cette époque, tous les groupes ethniques vivaient en paix les uns avec les autres et ils étaient supposément dans une situation économique confortable.

Après la chute du communisme, les élections de novembre 1990 font renaître le rivalités politiques ethniques qu'était parvenu à supprimer le régime communiste. La fédération yougoslave explose en 1991, donnant lieu à une guerre civile dont la Bosnie fut le centre des conflits opposant les deux républiques les plus puissantes : la Serbie et la Croatie.

La Guerre de 1992-1995

Les serbes occupèrent rapidement les deux tiers du territoire de l'Ex-Yougoslavie, avec le projet du leader politique serbe bosniaque Radovan Karadzic et du chef militaire Ratko Mladic d'établir une " grande Serbie " qui incluerait tous les territoires yougoslaves ou les Serbes auraient été en majorité.

A l'été 1995, les Nations unies font appel à l'OTAN pour mener des attaques aériennes sur les serbes, coupables d'atrocités de guerre. Avec un soutien extérieur, les armées croates et bosniaques reprirent le contrôle des territoires occupés par les serbes en Bosnie.

L'essai de renouveau de la Bosnie-Herzégovine

Les élections d'octobre 1996 proposèrent aux électeurs de nommer un présidium (trois personnes ayant la fonction de président) pour la nation entière ainsi qu'un président et un parlement pour la fédération musulmane croate et pour la république de Srpska. Les partis nationalistes représentant les trois communautés gagnèrent logiquement les élections : le parti d'action démocratique musulman (KCD), le parti démocrate croate (HDZ) et le parti démocratique serbe (SDS).